Le Bénin Top 10 Awards, un événement avec l'objectif de célébrer et récompenser les Talents de la scène musicale béninoise, a récemment attiré l'attention pour une raison controversée. Si Vano Baby succède à lui-même ... pour un évènement sponsorisé par la société de téléphonie dont il est actuellement l'ambassadeur de marque, c'est le montant de 1 million de francs CFA remis au lauréat de la catégorie Artiste de l’année qui fait le plus couler d'encre. Un prix qui, au lieu d’être une source de fierté, suscite une vague de critiques, jugé par beaucoup comme dérisoire au regard de l’enjeu.
Pour le public, ce montant d’1 million de CFA semble peu proportionné au prestige et au mérite liés à ce titre. L’artiste de l’année est censé représenter l’élite, une figure emblématique ayant marqué les esprits et contribué à la vitalité de l’industrie musicale béninoise. Cependant, cette somme, bien qu’elle puisse sembler importante à certains, ne reflète ni la valeur économique de l’artiste ni son impact culturel.
Pour mettre cela en perspective, dans d’autres pays africains, les prix accordés aux meilleurs artistes dépassent largement cette barre symbolique. Cela donne l’impression que les talents béninois ne sont pas suffisamment valorisés, ce qui pourrait freiner leur développement et leur motivation.
Être artiste, surtout au Bénin, ne se limite pas à produire des œuvres. Cela signifie souvent naviguer dans un environnement peu structuré, se battre pour des financements, tout en portant haut les couleurs du pays à l'international. L’artiste de l’année est un ambassadeur culturel. Le reconnaître avec une somme aussi modeste revient à minimiser son rôle et ses efforts.
Cette polémique (Re)met en lumière une problématique plus large : le manque d’investissement et de reconnaissance dans "l’industrie musicale" béninoise. Alors que les artistes travaillent souvent avec des moyens limités, ils contribuent pourtant à l’économie culturelle et à l’image du pays. À l'heure où la musique béninoise cherche à s'imposer sur la scène internationale, il est crucial de repenser les initiatives qui soutiennent et valorisent les talents.
Le Bénin regorge de talents exceptionnels, mais pour que ces artistes puissent prospérer et hisser le pays sur la carte culturelle mondiale, ils doivent être traités à la hauteur de leurs contributions. Le débat autour du prix d’1 million de CFA est révélateur d’une frustration croissante envers la manière dont la Culture dans son ensemble est valorisée. Espérons que cette controverse soit un catalyseur pour une prise de conscience collective et une revalorisation significative des artistes béninois à l’avenir.